Amazing Journey
Comme vous le savez (ou comme vous ne le savez pas encore) c’est le loriot qui m’a accompagnée à travers le premier périple, c'est-à-dire de Cergy, où je logeais depuis mon déménagement de Paris, jusqu’à Roissy.
Ce premier périple valut plusieurs études de terrain, des horaires de RER, des bus du Val d’Oise, comparaison du rapport distance parcourue/prix…
On opte finalement pour le RER puis bus nous menant à Roissy. Lever à 5h30 pour choper le RER de 6h13. Croyez-moi, le lancement dans l’espace d’Apollo 13 avait nécessité moins de réflexion ppréalable. Tout était fin prêt.
Sauf que, évidemment, on s’est levés un peu plus tard, le sol était gelé, une de mes ballerines refusait de répondre à l’appel de sa maman… bref, en un mot comme en mille, le RER de 6h13 nous est passé sous le nez.
Finalement, on a chopé le bus de 7h (aulieu de celui de 6h30 initialement prévu). Sur le coup de 8h, enregistrement puis séparation d’avec le brun. Premier contrôle de sécurité, je bipe : je me fais tâter mécaniquement (mais il semble que malgré le bip, le personnel d’Air France me laisse passer pour proférer mes crimes contre la nation américaine.
Deuxième contrôle, deuxième tâtage à nouveau, sans bip (étrange). Queue de 1h30 pour accéder à l’avion. Moi qui suis une habituée des embarquements rapides, avancer au rythme d’un pas toutes les 20 minutes me tue mais bon, je me dis qu’au bout de la queue un nouveau bonheur m’attend : me faire tâter à nouveau ! Joie !
Tâtage intégral cette fois ci. Je tiens à dénoncer l’amateurisme des premiers tâtages où mes seins avaient été épargnés. Mon sac à main est quand à lui contrôlé plus de 3 fois dans l’aéroport. Et ils ont même pas détecté ma pommade pour les mains. Amateurs je vous dis.
Je monte dans l’avion, avec 2 petites heures de retard, je suis dans une place avec un siège vide à coté de moi, ce qui satisfait ma misanthropie naturelle. Coupe de champagne aussitôt, parce qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Légèrement ivre, je me regarde un film nul avec Adam Sandler « Funny people ».
J’aurai du m’en douter, tous les films avec Adam Sandler sont nuls, mais j’étais un peu bourrée rappelons-le.
Au bout de 4h et d’un succulent repas (comme si quelqu’un avait vomi dans une barquette sous scellé) on a fini par me refourguer comme voisin un monsieur grassouillet dont la télé est cassée, le charme de la solitude est rompu.
Je le nomme Brian. Il est à coté de moi à l’heure même où j’écris. Hello Brian-qui-regarde-un-film-avec-Lindsay-Lohan. Je vois qu’avoir une télé ne t’as pas servit à rien.
Que dire de ces 11heures de vol ? Que c’était incroyablement long. Que j’ai survolé avec bonheur le Groenland, le Dakota et l’Idaho et leurs plaines gelées.
Que j’ai constaté avec étonnement qu’Air France classe « La Marche de l’Empereur » dans la catégorie cinéma « drames et films de société ».
Que j’ai vu « Julie et Julia » un film sur la cuisine, qui est justement un navet (voire un four, un bœuf ! haha, voyez-vous pendant 11 heures on a le temps de penser à tous les jeux de mots à faire).
Que j’ai beaucoup écouté Metallica en pensant aux 38 jours à venir.
Que j’ai finalement papoté avec Brian, qui ne s’appelait pas Brian, et qui est sommelier dans la Napa Valley et m’a déclamé son amour pour le bourgogne aligoté.
11h plus tard, Martine Jardel, amie de mes parents de longue date, artiste vivant sur l’une des collines de Sf m’accueille avec un sourire. Banzai, la vie à San Francisco commence !